Le Rajasthan           Le Pays des Rois

               Voyage organisé par Arts et Vie du 3 au 20 novembre 2016

Le Rajasthan, j'en rêvais depuis longtemps...Bob n'était pas bien chaud, lui, pour faire ce voyage.

Des parents, des amis, en me montrant leurs photos, des reportages à la télé m'avaient convaincue et je me disais que ce serait un superbe voyage!

Ils nous avaient tout de même mis en garde que L'Inde, c'était un pays incroyable, qu'ils avaient emmené avec eux une pharmacie conséquente, qu'il y avait des vaches sacrées (mais, çà, on le savait), qu'ils avaient visité le Temple des Rats (et ils en parlent encore), que la nourriture était épicée, que les gens étaient sympas, souriants et que les saris des femmes étaient magnifiques (il n'y avait qu'à regarder leurs photos).

Dès notre arrivée à l'aéroport de Delhi à 0h30 heure locale, soit 20h en France), on se sent tout de suite dans un autre monde...Le contrôle immigration a duré presque 2 heures (lenteur asiatique). En sortant pour rejoindre notre car, nous avons été accueillis (collier d'oeillets d'Inde jaunes) par le chauffeur et l'aide-chauffeur. Notre guide Amar parle très bien le français.

Nous sommes abasourdis par le bruit des klaxons (et ce n'est qu'un début) ; tout au long de notre circuit, klaxon, klaxon encore et toujours klaxon. Il fait chaud, ou plutôt moite. Le brouillard de pollution est là nous suffoquant un peu. Sur les trottoirs des dizaines de "sans abri" sont là...attendant que le jour se lève et resteront là encore demain et après-demain et les jours suivants. Il fait nuit et on ne voit pas très bien...Le lendemain matin, on se rendra un peu plus compte de l'état de ces gens vivant dans une pollution incroyable et au milieu de tas d'immondices. Que de misères et de saletés! Certains vivent dans des bidonvilles, mais beaucoup sont là sur les trottoirs,  juste une bâche au-dessus de la tête, un brasero au milieu des chiens errants...pas d'eau, pas de toilettes, pas de...ils n'ont rien...Tout le monde est pieds-nus, des enfants font la manche, un homme pisse le long d'un muret, une vache broute un bout de plastique, un enfant fouille dans les détritus à la recherche d'un petit quelque chose qui améliorera son quotidien...chacun cherche ce qu'il pourra recycler, qui, un carton, qui, une bouteille ou canette...

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bienvenue en Inde

Delhi

C'est la capitale de l'Inde.

Au dernier recensement de 2011, Delhi comptait officiellement 19 millions d'habitants et plus de 8 millions d'habitants non recensés , les Bengalis qui ont fui leur pays le Bangladesh.

On n'a pas visité Delhi, sauf le Musée National et le Mémorial Gandhi, donc, on ne peut pas avoir une opinion de ce qu'est la vie dans cette ville.

Mais ce qu'on a vu en allant de notre hôtel auxdits sites nous a suffi...

Circulation infernale, brouillard permanent, balayeurs dans les rues, mais cela ne sert à rien, puisqu'ils ne ramassent pas les ordures, un coup de vent et c'est tout à refaire ; ce sont les Intouchables qui occupent ces métiers minables.

 

Dans les faubourgs de Delhi

Cliquez pour agrandir les photos.

Notre circuit

Je ne vais pas faire un résumé de tous les temples, toutes les mosquées et forteresses que nous avons visités. Il suffit de regarder les photos et vidéos.

Je suis un peu déçue de toutes ces "merveilles" du Rajasthan. Splendides monuments, certes, aux dimensions incroyables, construites toujours par un Maharaja plus ou moins mégalo. Ce n'est pas ce que je garderai en mémoire (à la fin du circuit, je confondais tout!) Par contre, c'est le sourire des enfants qui se laissent photographier facilement, les regards de certaines femmes, les riches coloris de leurs saris et des turbans des hommes, c'est çà qui restera dans ma mémoire.

La Foire aux chameaux de Pushkar m'a tout de même bien plu.

Ce que je garderai aussi, c'est l'odeur des épices et leur goût très prononcé dans la cuisine indienne, le concert incessant des klaxons, cette misère partout, l'odeur de la pauvreté, la conduite folle sur des routes à 1 voie, mais, on passe à 2 ou 3, no problem !

Plus d'une fois, j'ai eu peur quand le car roulait sur le bas-côté ; surtout ce soir-là, au retour du Temple jain de Ranakpur, sur une route étroite, de montagne, en virages et, de nuit...

C'est sûr que j'étais contente, au bout de 18 jours, de rentrer en France,

notre beau pays.

Je ne retournerai pas en Inde, c'est sûr et certain, mais, je suis contente d'y être allée, car, j'ai vu...Il aurait fallu que je sois plus préparée à subir ce choc culturel.

                                          

Le Rajasthan, c'est fatigant.

Sur un groupe de 23 personnes, 20 sont tout de même rentrées malades (pneumonie, bronchites, mycose de la langue...)

Voici les étapes de notre circuit :

                                   Delhi/Shekhawati

                                   Shekhavati/Bikaner/Gajner

                                   Gajner/Jaisalmer

                                   Jaisalmer/Jodhpur

                                   Jodhpur/Pushkar

                                   Pushkar/Ranakpur/Kumbalgarh

                                   Kumbalgarh/Udaipur

                                   Udaipur/Chittorgah/Bundi

                                   Bundi/Jaipur

                                   Jaipur/Fatehpur/Agra

                                   Agra/Delhi

 

Le Rajasthan, c'est fatigant .

Circuit d'environ 2 500 kms en autocar, sur des routes défoncées, pleines de nids de poule ; pas de code de la route,  et quand on a appris que les conducteurs n'ont pas de permis ou qu'ils l'ont acheté ...cela nous a laissé rêveur!

Température avoisinant les 35°, sauf à Pushkar où il fait froid la nuit.

Le Rajasthan, c'est fatigant.

2 500 kms , c'est une petite distance pour ce grand pays qu'est l'Inde.

Mais en Inde, on ne compte pas en kms, mais en temps ; notre car devait rouler à 80 km/h, mais vu la circulation folle, les vaches au milieu de la chaussée, les travaux...Je me souviens qu'un jour, nous avons mis 7 heures pour faire 370 kms.

Dans les campagnes indiennes, la route est une aventure. Il est écrit « Horn Please » au cul de tous les camions et les Indiens ne s’en privent pas.   Vous ne serez bientôt plus surpris de voir le chauffeur slalomer  entre les éléphants, les tracteurs, les camions, les dromadaires et les charrettes !

Il n'est pas rare de faire demi-tour sur l'autoroute indienne et de voir des véhicules à contre-sens.

Le Rajasthan, c'est fatigant.

Circuit très dense : lever de très bonne heure vers 5 ou 6h, pas toujours bien dormi, voire pas du tout en raison du bruit de la rue, des hôtels très mal insonorisés, visites matin et soir très intéressantes par notre guide (véritable encyclopédie). On aurait aimé souffler un peu (mais ce n'est que mon point de vue par rapport à  notre âge)

                                               Livres lus :

"Des lanternes à leurs cornes attachées" de Radhika Jha

"Et les mots nous abandonnent" de Raj Kamal Jha

L'auteur de ce livre est journaliste et a vécu l'horreur en ce 27 février 2002, le jour de cette tragédie et a voulu nous faire connaître cette page d'histoire indienne.

Notes de l'auteur :

Les évènements au Gujarat, en bref :

Les violences commencèrent le 27 février 2002,  quand un train, le Sabarmati Express, fut arrêté et attaqué près de Godhra, une ville située à environ cent cinquante kilomètres de Gandhinajar, la capitale du Gujarat. La nature et le déroulement exacts des évènements qui entourent l'attaque ne sont toujours pas éclaircis, avec des comptes rendus contradictoires de commissions d'enquêtes contradictoires...Selon le rapport de la police de Gujarat, plusieurs musulmans se sont mis d'accord pour attaquer le train et l'incendier.

Cependant ce qui est clair, c'est que cinquante-neuf passagers, tous hindous, furent tués quand le feu prit dans le wagon du train, le S-6. Parmi ces morts se trouvaient plusieurs "activistes" de retour d'Adoodhya, où ils avaient mené une campagne pour édifier un temple à la place de la Babri Masjid, une mosquée vieille de cinq cents ans qui fut illégalement démolie en 1992. (Cette démolition a elle-même déclenché la violence entre hindous et musulmans à travers le pays, il y eut des centaines de tués.)

Pour protester contre l'attaque du train de Godhra, le Vishwa Hindu Parishad (le Conseil hindou mondial, "un groupe religio-culturel" qui existe depuis quarante ans) appela à la grève dans tout l'Etat le jour suivant. Le Bharatiya Janata Party( BJP), qui était à la tête du gouvernement au Gujarat ainsi qu'au gouvernement fédéral, appuya la grève.

Pendant presque un mois ayant pour début le 28 février 2002, des villes et des villages furent le théâtre de violences sans précédent dans tout l'Etat avec pour cibles les musulmans, et la preuve évidente, dans de nombreux cas, que la police, si elle ne fut pas complice, porta ses regards ailleurs quand les massacres se poursuivirent. Plus d'un millier d'hommes, de femmes et d'enfants furent tués, des musulmans à plus de 70%.

 

Les chiffres communiqués en juin 2006 :

Tous les chiffres sont les chiffres du gouvernement, y compris les estimations des services de renseignements officiels :

Nombre total de morts : 784 musulmans, 258 hindous

Nombre de maisons détruites :12 000

Nombre de magasins pillés et incendiés : 14 000

Nombre de villages concernés : 993

Nombre de villes concernées : 151

Nombre total de rapports de police : 4 252

Dossiers qui donnèrent lieu à inculpation : 2 019

Dossiers classés par la police pour "manque de preuves" : 2 032

 

La Cour suprême de l'Inde a joué un rôle exemplaire en incitant et en poussant les institutions de l'Etat du Gujarat à rendre la justice. Sur ses instructions, certaines affaires furent délocalisées, hors de l'Etat, pour assurer la liberté et l'impartialité du procès.Et toutes les affaires, y compris celles qui avaient été classées précédemment, furent réexaminées sur ordre.

Nombre total des affaires réexaminées : 1 989

Affaires rouvertes : 1 763

Affaires où le procès est en cours : 28

Nombre des affaires terminées par une condamnation : 10

L procès dans l'affaire de l'attaque du traun et celui du massacre de Gulbarga sont encore en cours, dans l'attente des instructions de la Cour suprême.

 

On the roads

Les Vaches Sacrées

Les Intouchables

Les Intouchables, on en a tous entendu parler un jour, mais, je suis revenue en ayant un peu plus de connaissances sur ce sujet (grâce à notre guide).

Le système de castes divise la société indienne en plusieurs groupes hiérarchisés. C'est un système endogame et héréditaire.C'est très complexe... et c'est là que j'y perds mon latin!

L'Inde légendaire des temples, des maharadjahs, l'Inde spirituelle des voyageurs en quête d'eux-mêmes, l'Inde des écarts entre technologie de pointe et pauvreté absolue, nous fait oublier ce système unique au monde. Et pourtant, il existe bel et bien encore aujourd'hui, alors qu'il a été supprimé en 1950!

Bien sûr, il y a eu des progrès...

Le système de castes tire son origine de la religion, depuis la naissance de l'hindouisme, mais a subi l'influence de l'époque coloniale.

En Inde, il existe 4 castes :

* Les  Brahmanes : prêtres, professeurs, avocats, les éduqués

* Les Kshatriyas : guerriers, gouvernants

* Les Vaishyas : marchands, artisans et commerçants

* Les Shudras : ouvriers, serviteurs

* et une hors-catégorie,ceux qui n'entrent dans aucune de ces catégories : Les Intouchables ou Dalits : balayeurs, éboueurs, nettoyeurs de latrines, corroyeurs.

En 2016, ils représentent encore 35% de la population, soit 280 millions de personnes.

Pourquoi ces Intouchables ne se sont-ils jamais rebellés? Je me pose cette question.

"L'Inde: berceau du bouddhisme, pays de la non-violence, terre de spiritualité et des sanyasis, ces sages nus recouverts de cendres arpentant sans cesse les chemins à la recherche du détachement spirituel…
Autant d'images qui se bousculent dans l'esprit du voyageur qui s'apprête à fouler la terre de ce pays fascinant, de cette société terriblement complexe, aux réalités parfois contradictoires."

Texte écrit par Gaëlle Fonlupt, de l'association pour les droits des Dalits

 

Pays de contraste

                            1 milliard 310 millions d'habitants

                40% des Indiens vivent sous le seuil de pauvreté.

"La plus grande démocratie du monde " dit-on parfois, se classe au 7ème rang des puissances industrielles, ouverte sur une technologie de pointe, mais, c'est aussi un pays de plus de 400 millions d'analphabètes , où plus de 600 millions d'individus n'ont pas accès aux soins et où plus de 200 millions de personnes sont privées d'eau potable. 90 millions d'enfants ne vont pas à l'école et 80 millions d'entre eux travaillent dans les mines, usines ou briqueteries.

Ce sont les Dalits qui occupent le bas de l'échelle, qui subissent le plus : ils sont considérés comme "impurs" par les autres castes! Ils sont victimes de discriminations socio-économiques.

Démographie en expansion : tous les 10 ans, la population de l'Inde accroît considérablement (c'est l'équivalent d'une nouvelle Australie!)

 

Métiers des rues

Jaipur, Ville Rose, capitale du Rajasthan

Jaisalmer, la Ville Ocre et ses remparts

Jodhpur, Ville Bleue et sa forteresse

Udaipur, Ville Blanche et ses lacs

Le Taj Mahal, chef-d'oeuvre de l'art musulman

Inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

Spectacle de marionnettes à Chittagarh

Pushkar et sa foire aux chameaux

Chaque année, quelques 100 000 pélerins affluent de toute l'Inde sur les rives du lac de Pushkar pour célébrer le dieu Brahma. Pushkar devient alors le théâtre d'une gigantesque foire aux animaux ; on peut y voir, acheter ou vendre des vaches, des chevaux et bien sûr des chameaux.

Un dromadaire coûte environ 1 500 euros.

10 000 à 20 000 bêtes sont vendues ou échangées.

Ambiance de fête foraine en même temps que foire aux animaux. Spectacle garanti et de belles photos!

Un petit clic pour agrandir

Nos Hôtels et Restaurants

La religion en Inde

La religion en Inde est très importante ; on la retrouve partout dans la vie de tous les jours, dans les rues, dans les voitures, les pubs, la TV, l'architecture, les sculptures, les peintures...

6 religions principales et, c'est là que pour nous européens, on a du mal à s'y retrouver et à comprendre :

L' Hindouisme : c'est la principale religion, ni prophète, ni dogme. Chacun vénère le dieu qu'il veut..

Les 3 principaux sont : Brahma (dieu constructeur), Vishnu (dieu conservateur) et Shiva (dieu destructeur) .

Facile de les reconnaître , car Brahma a plusieurs têtes, Vishnu a 4 bras et Shiva est bleu et porte un serpent autour du cou! Ce serait trop facile, hélas, on retrouve ces caractéristiques-là chez d'autres dieux...Bonjour, le casse-tête pour nous.

L'Islamisme : c'est la 2ème religion en Inde. L'Empire moghol s'est installé en Inde au 17è et 18è siècle. Beaucoup de conflits entre Islamistes et Hindouistes. Le Taj-Mahl est un mausolée musulman de l'ère moghole.

Nerhu et Gandhi ont fait modifier la constitution de l'Inde en autorisant la polygamie  pour les musulmans. Ils représentent de nos jours plus d'un tiers de la population. Chaque année , 6 milliards de roupies leur sont donnés pour le pélerinage à La Mecque.

Le Christianisme : peu de chrétiens.

Le Bouddhisme : très peu d'Indiens pratiquent cette philosophie, pas de dieu ; on en entend plus parler chez nous qu'en Inde!

Le Jainisme : respect de la non-violence ; la philosophie est qu'on peut vivre sans matériel, le but est de gagner le niveau supérieur de la spiritualité ; le bonheur n'est pas d'amasser des biens matériels.

C'est la communauté de l'Inde ayant le plus de personnes sachant lire et écrire.

Le Sikhisme : les Sikhs sont reconnaissables à leur barbe et cheveux jamais coupés. Ils refusent le système de castes imposés par les Hindouhistes.

En 1984, c'est un rebelle sikh qui assassina Indira Gandhi, alors premier ministre.

 

 

 

 

 

 

 

 

A gauche, Vishnou

Mahatma Gandhi

J'ai toujours pensé que Gandhi avait fait beaucoup de choses positives pour son pays ; c'est comme cela qu'on nous le présentait dans les livres d'Histoire, mais, je crois que je vais attendre d'avoir lu plusieurs livres sur lui pour me faire une nouvelle opinion.

Indira Gandhi

Même ressentiment pour cette figure emblématique indienne.

Le mariage arrangé

Eh! Oui,le mariage arrangé existe toujours à notre époque. Cela fait partie de la culture indienne. C'est sûrement ce qui nous choque beaucoup, nous, les Occidentaux. La tradition n'est pas prête de disparaître.

" D'abord le mariage, ensuite l'amour". Ce proverbe indien décrit bien la société indienne. Depuis 1961, cette pratique est interdite , mais, elle existe encore en 2016.

La dot existe toujours. Avoir une fille en Inde est un gros problème puisqu'il faudra mettre de l'argent de côté ainsi que des bijoux et des biens ; c'est le père de la fille qui paie le mariage où on peut trouver 2000 invités!

Le mois de novembre est un mois propice au mariage : nous y étions et avons pu voir plusieurs préparatifs de mariage : salle décorée, musique, défilé et invités.

Le mariage d'enfants en Inde, et, principalement au Rajasthan, est l'une des pires violations des droits de l'enfant.

Les filles, à leur naissance, sont promises à des hommes souvent plus âgés. C'est une pratique coutumière et ancestrale qui nuit gravement au développement et à l'avenir des enfants. Les filles sont considérées comme de la simple marchandise dès leur naissance.

Mariées très jeunes, elles sont déscolarisées et l'accès à la contraception est très réduit.

Les familles les plus pauvres et issues des castes les plus pauvres (les Intouchables) dans les milieux ruraux et dans les bidonvilles, sont les principales concernées.

Les photos suivantes ne sont sûrement pas celles d'un mariage d'Intouchables!

Cette immense population d'illettrés qui baguenaudent dans les temples sans nombre et se prosternent dans la poussière, au pied d'idoles gigantesques, sans se douter d'aucun destin mondial ni même indien, cette fourmilière humaine qui, dévastée par la misère, continue obstinément d'honorer ses dieux et ses déesses, bien que selon nos normes ils ne la secourent pas, mais se jouent d'elle et pipent les cartes et les dés de la vie, cette vieille, très vieille mendiante aux membres gangrenés, serait la Mère divine, serait finalement notre mère à tous et notre rédemptrice

Alexandre Kalda (1995) (14)

 

Voici quelques réflexions sur la société indienne, lues dans "L'axe du loup",  livre de Sylvain TESSON, écrivain et journaliste :

En Inde..."Je croise des femmes transportant sur leur tête la corvée de bois sec pendant que leurs hommes traînent de tasse de thé en tasse de thé leur propre corvée : la vie.

L'homme est le fardeau de la femme indienne.

L'Inde, qu'on le sache, est aux mains des mâles. Quelques statisticiens bien informés avancent qu'il manquerait dans le pays cinquante millions de femmes par rapport au ratio naturel. Les autorités sont contraintes de menacer de prison les médecins qui feraient des analyses prénatales pour déterminer le sexe du bébé. Car, les filles, ici comme ailleurs, on n'en veut pas. Les femmes (ce monument tellement vandalisé) on les avorte avant qu'elles ne naissent, on ne les soigne pas, quand elles sont nées, on les tue éventuellement si elles ont le culot de vivre.Le tragique c'est qu'elles-mêmes, conditionnées, modelées dès leur âge tendre par l'Esprit du Mâle, entretiennent le climat d'adoration du garçon. Il règne sur cette terre une atmosphère de glorification hystérique de la testostérone. Celle-ci est responsable du gynocide permanent dont ce pays est le théâtre sinistre.