Origine du nom "BOLLARD"

Pour connaître les ascendants des BOLLARD, rendez-vous sur                                            Généanet                                

                           http://gw.geneanet.org/nanybol1

Il suffit de cliquer sur un patronyme et vous pouvez remonter le temps.

Le patronyme BOLLARD (BOLARD, BOULARD) est d'origine germanique.

La vieille forme germanique Boll-hard (de Boll, frère, ami et hard, dur, fort) qui fut d'abord le surnom d'un chef de guerre des Goths, est sûrement à l'origine de ce nom. A partir du Vè siècle, les populations gallo-romaines l'ont adopté comme nom de baptême.

On le rencontre beaucoup dans le Nord et le Nord-Ouest de la France, sous différentes formes :

Bolard, Bollard, Bollart, Boleau, Boll, Bolle, Boulaud...

Le plus ancien que j'ai trouvé est Benoit BOULARD ; son fils Antoine BOULARD est né vers 1630 à Romanèche, dans l'Ain.

Le plus jeune est Maxime BOLLARD, né à Saint-Lô dans la Manche, en 1992.

Au hasard de mes recherches, j'ai trouvé un Jean-Baptiste BOLLARD exilé aux Etats-Unis, marié 2 fois là-bas, enterré en 1936 dans le Michigan; c'est un cousin éloigné puisqu'il descend du couple Paul BOLLARD avec Magdeleine MOREL.

Le couple Jean TRUCHEL et Jeanne RIVOIRE se retrouvent à la fois dans l'ascendance des BOLLARD (branche paternelle de mon mari) et dans l'ascendance des PEYRARD (branche maternelle de mon mari).

Les 2 branches ont des ancêtres communs, donc, çà cousine...

L'acte le plus ancien trouvé à Millery, dans le département du Rhône remonte au 19 juillet 1592 : bénédiction religieuse de Floris FERRAND avec Jacquême SAINT-MARTIN

CHRONIQUES de la vie quotidienne

 

Galerie de portraits

Du côté des BOLLARD

          François CHATTON
François CHATTON

     François CHATTON est né le 27/07/1852 à Saint-Jean-le-Vieux (01), marié avec Victoire DE GRANVEAU, le 13/08/1875 à Saint-Jean-le-Vieux et décédé le 13/08/1928 au Hameau de Varey à Saint-Jean-le-Vieux (01). Il était ouvrier chauffournier (voir rubrique "Métiers" de mon site)

Victoire DE GRANVEAU, née le 15/05/1857 à Villebois , dans l'Ain ; elle s'est mariée avec François CHATTON.

Elle était repasseuse.

Photo prise le 15 mai 1918.

 

 

 

 

      Charles CHATTON, né le 25/02/1886, à Saint-Jean-le-Vieux (01) était un des enfants du couple François CHATTON/ Victoire DE GRANVEAU

                                               

Cette photo, prise à l'hôpital d'Annonay (07), a été écrite par Charles CHATTON qui dit ressembler à un Jeune Turc de Constantinople (il est le 1er à gauche au 3è rang ).

             

 

 

 

          

 

  Soldats de la "Grande Guerre" 

             16 novembre 1914.

Les parents de Robert : Photo prise en 1941.

 

               

 

  Paul BOLLARD (Papy BOLLARD) et Georgette PEYRARD (Mamy BOLLARD).


Les 4 derniers descendants du couple Alphonse BOLLARD et Adèle CHATTON, à savoir de gauche à droite :

Paul BOLLARD (Papy), Marguerite BOLLARD (Tante Margot), Marcel BOLLARD (oncle Marcel) et Robert BOLLARD (parrain de Bob).

                           Meyrin, en Suisse : village du Papy BOLLARD

ANECDOTES

Patronymes déformés

Pendant des années, mon beau-père nous a parlé de sa mère Adèle CHATTON ainsi que de son grand-père François CHATTON ; pour lui et le reste de la famille, pas de problèmes, il descendait des CHATTON de Saint-Jean-le-Vieux (01).

Puis, j'ai commencé à faire des recherches en généalogie entre autres au sujet de cette famille : j'ai donc trouvé que l'arrière-grand-père d'Adèle, un certain Jean CHATTON, était originaire de la Creuse, né à Faux-la-Montagne en 1781, qu'il était arrivé à Saint-Jean-le-Vieux (01) à l'âge de 13 ans en 1794, certainement pour trouver du travail, car, il était maçon, qu'il s'y était marié en 1808 et sur son acte de mariage, on peut lire les noms de ses parents à savoir Jean CHATON et Marie BOULASSOU... 

Enfin, c'est ce qui était écrit sur l'acte et qu'on lisait CHATON, pour nous, il n'y avait aucune raison que ce ne soit pas cela!..

Après avoir fait des recherches dans la Creuse, il s'avère qu'il n'y a pas de CHATON dans ce département, mais par contre des CHATOU(X).

Le patronyme CHATOU(X) a donc été transformé en CHATTON, lors de la migration d'un creusois dans l'Ain!..

 

Les CHATOU de la Creuse : des ouvriers maçons sur plusieurs générations.

Dans mes recherches, je suis remontée jusqu'à un certain Léonard CHATOU, dit Salars ; son métier maçon en 1675, à Faux-la-Montagne, dans le département de la Creuse.

On saute quelques années (1787), et , on retrouve son arrière-petit-fils

Jean CHATOU, marié à Marie BOULASSOU, maître maçon à Faux-la-Montagne (23). Un de leurs fils, Jean CHATOU(CHATON) s'exile et part pour le département de l'Ain ; il arrive à Saint-Jean-le-Vieux en 1794, il est alors âgé de 13 ans. Il se marie à Marie BOSSU et on le retrouve maître maçon en 1818, dans le hameau de Varey, à Saint-Jean-le-Vieux ; à son décès en 1827, il est dit chaufournier au même endroit. Puis, Anthelme, François, leur fils marié à Rose PARET sera lui aussi pendant quelques années maître maçon, chaufournier au hameau de Varey, à Saint-Jean-le-Vieux.

Un autre de leurs fils Jean-François CHATTON, marié à Marie BOSSU sera maçon en 1850, à Saint-Jean-le-Vieux.

 

Famille CHARMETANT

Voici un article paru dans le Journal "Le Progrès de Lyon", le 15 juin 1999.

Il faut remonter 7 générations pour trouver que ce Claude CHARMETANT descend bien du couple Estienne CHARMETTANT/ Barthélémie LOUP, qui sont aussi nos ancêtres.

On trouve plusieurs orthographes du patronyme : un seul t ou 2 t, an ou ant à la fin...

Familles notables du Bugey

                         Les ORSET, PRESSIEU et JUVANON du VACHAT

 

Les PRESSIEU et les ORSET de Saint-Rambert-en-Bugey (01)

Joseph Tournier, curé de Saint-Rambert de 1900 à 1908, raconte leur histoire dans un livre intitulé :

                          "La ville de Saint-Rambert

                          aux XVIIè et XVIIIè siècles"

Claude PRESSIEU est le 1er à apparaître dans les registres paroissiaux de Saint-Rambert ;  il était praticien, originaire d'Ambronay (01), mais demeurait à Saint-Rambert ; il s'est marié à Antoinette BOSSU. C'est des descendants de ce couple que naîtra Jeanne-Marie NALLET, qui s'unira à Jean-Baptiste BOLLARD.

 

Personnages célèbres

Claude Joseph BONNET, né le 18/02/1786 à Jujurieux, dans l'Ain et décédé le 12/10/1867 à Lyon.

Il descend du couple Claude BONNET/Louise NIGNON-RAVAZ qui sont aussi les ancêtres des CHATTON/BOLLARD.

Soieries BONNET à Jujurieux (01).

C'est ce Claude Joseph BONNET qui implanta en 1835, dans son village natal, cette usine de tissage qui se visite de nos jours.

Voici quelques photos prises lors de notre visite :

Il y a même une rue qui porte son nom, à La Croix-Rousse, dans le 4è arrondissement de Lyon.

Des CHATTON ouvriers en soie à l'usine BONNET de Jujurieux (01)

Plusieurs ancêtres de Robert ont travaillé dans cette usine, à Jujurieux ; à savoir, d'abord ses grands-parents paternels : Alphonse BOLLARD, tisseur en 1906 et son épouse Adèle CHATTON, tisseuse, elle, de 1901 à 1906 ; deux de ses frères, Jules, Eugène CHATTON et Charles CHATTON ont été tisseurs chez BONNET en 1901.

Ils travaillaient donc chez un de leurs cousins éloignés.( peut-être sans le savoir).

Famille BOUVEROT : des protestants de Pont-de-Veyle, dans l'Ain

Je viens de découvrir (octobre 2014) que depuis 15 ans, je cherche des renseignements sur la famille BONNEROT de Pont-de-Veyle et qu'en réalité , je me suis trompée (erreur de lecture et de transcription) , il s'agit de la famille BOUVEROT, bourgeois, marchands, blanchisseurs de filets.

BOUVEROT, BOUVEROZ, BOUVROT : cette famille de Pont-de-Veyle en Bresse fut chassée de ses foyers par la révocation de l'Edit de Nantes en 1685 ; certains membres trouvèrent refuge à Genève et au Pays de Vaud.
Jean BOUVEROT soit Bouvrot, riche propriétaire foncier, avait fondé à Pont-de-Veyle un établissement commercial assez important. Lors de la révocation de l'Édit de Nantes (1685), il prit la fuite avec son second fils, Jérémie, et sa fille aînée, Jeanne, laissant pour le moment, aux soins de la mère, sa fille cadette, Susanne, qui était encore au berceau. Après quelques mois, il rentra au pays pour emmener le reste de sa famille à Genève, où il avait trouvé un asile. Mais trahi par un délateur, il ne put échapper aux galères qu'en se prêtant à une abjuration simulée, qu'il fit dans l'église de Pont-de-Veyle. Cet acte lui assura une sécurité momentanée dont il profita pour fuir avec sa femme et sa fillette. Alors ses biens furent confisqués, sauf son domaine de Rozolay et ses propriétés à Bagé, Pont-de-Veyle et Chavannes, occupés par son fils aîné, Samuel, converti ou retourné au catholicisme. Ses meubles furent vendus dans la rue, et un beau domaine qu'il avait à Dampierre fut confisqué au profit d'un de Polignac, comte de Banniens (V. Le protestantisme dans le Maconnais et la Bresse, par Edmond Chevrier, Mémoire en faveur des descendants de Jean Bouverot, par M. Legaud, 1820). - Jean BOUVEROT, reçu Hab. Gen. après la révocation de l'Édit de Nantes, † 8 février 1698, ayant testé le 31 janvier 1698 (François Joly, not.). Ép. : Perside, f. de ... Ballet et de Judith Bermond, dont il eut :
1. Samuel BOUVEROT, converti ou retourné au catholicisme, et resté à Pont-de-Veyle en possession d'une partie des biens paternels. Il fut père de Claude B., Bourgeois de cette ville, fondé de procuration, le 12 février 1748, de sa cousine Françoise Fazy de Genève (Jn-Jaq. Choisy, not.).
2. Jeanne, femme, 9 février 1689, à Nyon (pays de Vaud), de Pierre f. de Pierre Piozet, marchand, de la ville de Jargeau, dans l'Orléanais (M. Fornet, not.).
3. Jérémie.
4. Susanne, seconde femme, le 27 janvier 1705, d'Antoine Fazy, H.G.; † en couches le 16 juillet 1718, aux Pâquis (près Genève), où son mari avait une indiennerie.

Source : GALIFFE John-Barthélemy-Gaïfre, Notices généalogiques sur les familles genevoises depuis les premiers temps jusqu'à nos jours, Tome VI, Genève, J. Jullien Libraire-Éditeur, 1892, pp. 6-13 (AEG) [04.08.2018].

En 1595, une Eglise Réformée existait à Pont-de-Veyle  petite bourgade alors en majorité protestante. Elle avait à sa tête le pasteur Théophile Cassegrain. Ce dernier entreprit une controverse publique et théologique avec le P. Humblot minime. On trouvera le détail de cette controverse dans l'ouvrage intitulé " la dispute solennelle agitée en la maison de ville de Mâcon entre F. Humblot minime et Th. Cassegrain ministre ". Cassegrain répondit à cet ouvrage par " l'Avertissement sur le libellé fameux publié par le Père Humblot sur sa dispute avec Cassegrain ". Cette controverse qui fut, bien entendu, sans résultat, nous apprend surtout comment à cette époque, on maniait le raisonnement par syllogisme dans les discussions théologiques. Cassegrain eut pour mérite de reconstituer l'Église réformée de Mâcon. Un lieu de culte fut institué à Hurigny, en 1601, à proximité de la ville de Mâcon et faute de pouvoir s'établir dans la ville elle-même. Les difficultés d'accès à Hurigny (8 km de Mâcon) amenèrent les protestants à rechercher un lieu plus rapproché de la ville pour construire un temple. Ce lieu fut trouvé sur un terrain dit " la petite coupée" distant de Mâcon d'environ 2000 pas, en juin 1620.

L'Eglie réformée de Mâcon a donc son temple à la Coupée en 1620 à 1685.

Plusieurs pasteurs se succèdent dans cette Église: Louis de la Coste, François Perraud, auteur du livre "L'Anti-Démon de Mâcon". Pierre Héliot, François Regneault de Mépillat, enfin Samuel Uchard dont le ministère prit fin avec la Révocation de l'Édit de Nantes en 1685.

http://huguenots-france.org/france/bourgogne/macon_hist.htm

Cousinages célèbres

Nous cousinons avec Claude Joseph BONNET (voir plus haut) et avec Clovis CORNILLAC

 

 

La Peste à Lyon en 1628/1629 par Lucenet Monique / Professeur Agrégée - Docteur en Histoire

A la Renaissance, Lyon avait connu un éclat particulier grâce à ses activités bancaires et d’imprimerie sans oublier le travail de la soie qui la mettait en relation directe avec de grandes villes italiennes, mais en ce premier quart du XVII ème siècle de mauvaises récoltes, des conflits locaux favorisant des passages de troupes l’avaient beaucoup affaiblie au point qu’elle devint une proie facile pour la peste qui sévissait alors aux alentours. Dès 1626, le bureau de la santé, créé en 1577 lors d’une précédente épidémie, interdit l’entrée de la ville à toute personne ou produit venant du nord ou de l’est de la France.

 

Cependant, dès août 1628 la peste se manifesta en ville et en octobre il n’y avait pas moins de 6000 pestiférés enfermés dans l’hôpital Saint Laurent des Vignes, hors les murs, outre 2000 quarantains et de nombreux malades signalés comme étant restés chez eux. Début novembre, on comptait entre 300 et 400 décès quotidiens, puis fin décembre, l’hôpital n’avait plus que 800 personnes et la quarantaine 200 autres. A partir de janvier 1629, le mal déclina jusqu’à disparaître l’été suivant. Quinze à vingt mille personnes furent atteintes dont la majorité succomba : on estima alors que cela représentait la moitié de la population lyonnaise.

 

Dès les prémices du mal dans la région, les riches citadins s’installèrent à la campagne, laissant leurs activités entre les mains de ceux qui n’avaient pas d’autre toit ailleurs qu’en ville.

 

La lutte contre la peste prit essentiellement deux aspects : à une organisation administrative rigoureuse concernant la désinfection des lieux, -l’hospitalisation des malades et l’enterrement des morts, s’ajoutèrent des soins, héritiers d’une longue expérimentation de l’épidémie et en totale ignorance ou presque de la réalité médicale.

 

Par pragmatisme, le premier soin consistait à isoler les malades dans l’hôpital Saint Laurent des Vignes à proximité de la Saône pour faciliter le transport des malades et l’approvisionnement en eau de l’hôpital. Outre le bureau de la santé, une commission sanitaire créée en 1581 donnait au Prévôt des marchands et des échevins – la municipalité – toute autorité pour organiser le combat contre ce mal « qui répand la terreur ».

 

Au printemps 1628, cette commission comprenait six personnes dont un médecin responsable des seize autres répartis dans la ville par quartier. En septembre, quatre autres commissaires furent nommés avec, chacun, une responsabilité très précise.

 

Au plus fort de l’épidémie les médecins lyonnais ne suffirent pas et on fit appel à d’autres spécialistes dont Henry de Rochas, médecin de la princesse de Conti, qui avait mis au point un parfum efficace pour lutter contre le mauvais air. En effet, le parfumage avant, pendant et après l’épidémie était une opération essentielle. Dès la mi-août 1628, la commission sanitaire exige « de tenir les rues et autres lieux publics propres… y faisant des feux en bois de genièvre et autres imbus d’huile de cade et du soufre en poudre ». Il convenait aussi « de porter sur la région du cœur des sachets … remplis de poudres aromatiques » en particulier « de la racine de zédoaire, du bézoard, de la corne de licorne, des tuyaux de plume remplis de vif argent ou encore des pentacules, médailles enfermées entre deux cristaux, entourées d’or ou d’argent ou de draps ». Il convenait également « avant de sortir, de tenir en sa bouche un peu d’angélique ou de conserve d’enula campana … de prendre le matin un jus d’oignon avec du vin blanc, de se nourrir sobrement, d’user de bonnes viandes assaisonnées de jus de salette ou d’oseille … de se laver souvent la bouche, le visage avec deux parts d’eau de rose et une de vinaigre rosat ».

 

Toute précaution prise, si le mal néanmoins ( !) apparaissait, le principe thérapeutique de base était d’éliminer le poison par des sudorifiques et des cataplasmes à base d’huile de camomille, d’essence de thérébenthine, de rue, de sauge, sureau infusé dans du vin blanc ; on couvrait bien le malade tout en lui administrant des laxatifs à base d’huile de lin, de coloquinte, de sirop de grenade ou de rose et en lui donnant de la thériaque composée d’une soixantaine de produits d’origine animale, végétale et minérale. L’opium, la chair de vipère séchée, le sang de dragon, l’huile de scorpion étaient aussi indispensables à la composition de ce médicament.

 

Mais l’homme indispensable en ces circonstances était le chirurgien. Barbiers à l’origine, ces praticiens savaient manipuler ciseaux, lancettes et pincettes pour inciser au fer rouge les bubons. Parfois, on plaçait des ventouses sur le bubon. Les plaies étaient ensuite aseptisées avec des onguents à base d’acétate de cuivre et de poudre de mercure. On les pansait et embaumait « avec du benjoin et du cérat ».

 

Parallèlement, on pratiquait des saignées et afin de ne pas épuiser le malade on lui administrait des « potions cordiales » comme de l’eau de mélisse, de l’eau de scabieuse, du suc d’oseille, du sirop de citron ou tout autre produit à base de cannelle, romarin, camphre et basilic… le tout étant accompagné d’une solide nourriture à bas de viande et de vin.

 

Une quarantaine de convalescence s’imposait ensuite à ceux qui, comme le père Grillot, avaient survécu à la maladie et à ses soins ! La quarantaine pour les « suspects » de maladie et les personnes délivrées de la peste fut installée dès le 20 août 1628. L’ensemble porta le nom de « Fleur de Lys » et comprenait : « le corps de logis de Gadagne » et des cabanes en bois jouxtant Saint Laurent. Il y eut également une quarantaine à la garenne d’Ainay située hors des remparts.

 

Dans le même temps, en ville, des parfumeurs désinfectaient les appartements et leur contenu en faisant brûler des aromates dans de nombreux brûle - parfums selon la recette suivante : « Prenez bois et feuilles sèches de genièvre, charbon de saule, de chacun quatre livres, gomme de genièvre, graine d’iceluy, graine de laurier et de mirthe, encens, mirthe grossière de chacun demi - livre, feuilles sèches de laurier, d’horigant, d’absinthe, de sauge, de lavande, de romarin, de chacun une livre, noix de cyprès, benjoin grossier, résine de pin, ambre jaune, de chacun quatre onces, bois d’aloès, thérébenthine, serpolet, thym, fleurs de roses, de chacune deux onces … le tout pulvérisé sera réduit en pâte avec suffisante quantité de gomme dissoute en deux parties eau de rose, de laquelle pâte se feront tronsiquer en pastilles d’une once chacune, de demi – once et d’un quart d’once pour s’en servir au besoin, en mettant un ou deux ou plus ou moins sur les charbons ardents pour en faire recevoir la fumée ». On passait aussi les murs à la chaux tandis que les vêtements étaient manipulés avec des pinces et jetés dans l’eau bouillante.

 

Pour toutes ces opérations médicales, chirurgicales et de parfumage, un costume était obligatoire : un habit tout en cuir des pieds à la tête créé par Charles Delorme, premier médecin de Louis XIII, dans son « Traité de la peste ». Le nez en forme de bec est rempli de parfums et oint intérieurement de matières balsamiques … sous le manteau, on porte ordinairement des bottines, des culottes de peau attachées audites bottines et une chemise de peau unie dont on referme le bas dans les culottes, le chapeau et les gants sont aussi de même peau de « maroquin du levant ».

 

Lorsque les costumes ne suffirent plus, on utilisa « des casaques de treillis noir avec une croix blanche devant et derrière » et à défaut de masque « sous la cagoule une éponge imbibée de vinaigre à hauteur du nez » tout en mâchant un fragment de racine d’angélique … A tous ces soins s’ajoutèrent les prières adressées en particulier aux saints de la peste, Saint Roch et Saint Sébastien, le vœu à Notre Dame de Lorette et c’est en souvenir de cette peste, dont la délivrance fut attribuée à la mère du Christ, que fut élevée à partir de 1870, la basilique de Notre Dame de Fourvière. Par ailleurs de nombreux religieux se mirent au service des pestiférés pour aider à les soigner, pour parfumer et, bien sûr, pour enterrer !

 

Quelle perception avait-on alors de la douleur ? Aucun texte ne développe ce problème car ce n’est pas tellement la souffrance qu’il fallait alors vaincre mais l’épidémie.

 

« L’hôpital était si fort peuplé – écrit le père Grillot, rare témoin capable de raconter comment il avait survécu – que non seulement les chambres étaient pleines mais la cour et les jardins tous couverts de ces pauvres gens couchés les uns sur les autres, exposés aux injures de l’air, accablés de faim et de douleurs si cuisantes ! »

 

En effet, saint Laurent conçu pour héberger 6 à 800 malades, en reçut jusqu’à 6000 !

 

Au lieu de quatre, comme à l’ordinaire, on couchait jusqu’à six ou huit personnes dans le même lit, le sol était jonché de pauvres hères délirants et l’encombrement était tel que le personnel soignant avait peine à se frayer un passage : « si nos religieux voulaient confesser quelqu’un – rapporte le Père Michel – Ange Bergon – il fallait la nécessité de marcher par dessus les corps morts et souvent prêter l’oreille au pénitent il fallait que ce fut à la faveur de ces corps puants et hideux qui leur servaient d’accoudoir ».

 

Dans une chambre voisine étroite, se tordaient de douleur et de fièvre cinquante malades, serrés les uns contre les autres « avec des postures si extraordinaires –poursuit le Père – des mouvements si différents, des actes de contrition si sensibles » … que les cœurs les plus durs auraient aussi soufferts à la vue d’un tel spectacle …

 

Dévorés jusqu’aux entrailles par une soif ardente, des pestiférés se roulaient sur le sol en demandant à grands cris un verre d’eau ; d’autres en proie au délire se dressaient sur leur grabat, le visage blafard, les yeux rouges et exorbités, poussant de profonds gémissements avant de tomber raides morts. Le comble de l’horreur fut atteint quand au plus fort de l’épidémie, on fabriqua des cabanes avec des cadavres … en ville, nombreux furent ceux qui répondirent par le suicide à la souffrance « telle femme frénétique se jeta dans un puit », telle autre dans la Saône … on vit un couple se coudre dans un même linceul pour ne pas être désuni dans la mort. Beaucoup furent enterrés « tous vifs alors qu’ils étaient en quelque pâmoison ordinaire de cette maladie ».

 

La douleur était donc omniprésente et évidente mais le personnel était avant tout soucieux d’épargner les morts quelles que soient les souffrances et plus encore de limiter la propagation de « la contagion ».

 

Les conséquences de cette épidémie lyonnaise furent catastrophiques sur les plans démographiques et économiques ; cette peste permit néanmoins de renforcer la prévention sanitaire si bien que la ville n’eut plus jamais à souffrir d’une telle catastrophe.

 

La dernière des grandes pestes en France eut lieu – c’est bien connu – à Marseille en 1720. Le mur de la peste élevé entre Bonpas et Sisteron n’empêcha pas l’épidémie de remonter la vallée du Rhône et de sévir jusqu’en Grésivaudan, frappant 146 localités et tuant plus de 120 000 personnes. Il fallut attendre février 1723 pour que les mesures diverses d’isolement cessent et que le fléau disparaisse pratiquement de notre pays.